(English readers; scroll down - an english version follows. A pic has been included as well.)
Si la quantite de texte fait peur, lisez... y a une surprise au bout !
Je voudrais pouvoir vous raconter la Guinée, le voyage de deux jours en voiture sur la piste, les nids de poule rebaptisés nids de dinosaures (au grand rire du chauffeur), les collines vertes, les herbes hautes de mètres le long de la route….
L’équipe de mission terrain se composait de notre chauffeur, de mon collegue Burkinabé, du comptable de l’equipe de Conakry et moi-même. Nous avions également avec nous le directeur du bureau de N’Zerekore. Nous sommes partis samedi matin a 8h, pour arriver à 18h a Kissidougou. La route est étonnamment bonne, mais comme la Guinée est un pays de collines, elle tourne et tricote pendant 900 Km… Imaginez la fatigue…
Arrive à Kissi, nous nous sommes installes à l’hôtel. Pas d’eau courante, mais au moins nous avions l’électricité quelques heures par jour. Le lendemain nous sommes repartis sur N’Zerekore, ou nous devions auditer le programme geree une ONG locale nous representant. La route est très mauvaise entre Kissi et Guekedou, mais excellente jusqu'à N’Zerekore. Le paysage est déjà couper le souffle, des collines et des montagnes verdoyantes, des forets luxuriantes. Les animaux sont gras, les vaches, les moutons, les chèvres sont courts sur pattes et rondelets. Les villageois que nous croisons sur la route semblent bien nourris et surtout sont très souriants.
En Guinée, le riz coûte très cher : jusqu'à 150 000 Francs guinéens, ce qui revient à 37$US, plus ou moins. Ca correspond au montant moyen d’un loyer pour une famille de 4 personnes. Ca fait aussi plus que le salaire d’un gardien ou d’une femme de ménage ici. Mais les Guinéens ont d’autres options, comme le manioc qui pousse à foison en Guinée forestière, mais que les gens dédaignent car le riz reste le mets de préférence. Ca explique aussi que le Guinéen moyen se plaint de ne pas manger. En fait, il mange, mais pas du riz !
Lundi nous avons rencontres l’équipe de N’Zerekore. Nous pensions avoir une petite rencontre avec le chef d’antenne, la comptable et les coordinateurs, mais tout le personnel a ete convoque et même la femme de ménage a participe a la rencontre! Nous étions une douzaine de personnes dans cette rencontre. Puis, j’ai pris en main les entretiens préliminaires pendant que mon collegue s’attelait à la vérification comptable. Le lendemain, nous avons poursuivi l’audit dans la matinée, et je suis allée l’après-midi rencontrer les représentants du PAM et du HCR pour obtenir leurs commentaires sur la distribution de vivres effectuée dans les camps de réfugies (ils sont les fournisseurs de données et de vivres, et leurs observations étaient donc primordiale). Finalement, je n’ai pas visite de camp a N’Zere, la distribution ne commençait que le mercredi, et nous devions partir pour Kissi. De toutes façons, en dehors de quelques difficultés fonctionnelles, l’audit n’avait rien revelee d’extraordinaire.
N’Zerekore est une ville qui attire beaucoup d’ONG etc. En plus d’accueillir les réfugiés libériens, les camps de Nonah, Kolah, Kouankan et Laine ont accueillis les réfugiés ivoiriens (vous rappellez-vous les évènements de l’an dernier ?) Par contre, comme les situations politiques respectives au Sierra Leone et au Liberia sont en voie d’amélioration (il y a un processus électoral en branle à Monrovia), les organisations internationales prévoient un retrait progressif du personnel étranger et une réduction substantielle des activités au cours de la prochaine année. La ville en souffrira certainement. Ca veut aussi dire que les ONG devront réviser leur stratégie en Guinée, car pour l’instant la plupart des programmes ici sont lies aux services aux réfugiés. Ils seront obsoletes, une fois les camps de refugies fermes.
Mercredi nous avons repris la route pour Kissi. Arrives sur place a 15h, nous avons tout de suite commence à travaille, selon le même plan qu’a N’Zere : entretiens et verification de caisse pour moi, verifications comptable pour mon collegue . Pour moi, c’est parfait, je préfère voir les gens, et mon collegue est beaucoup plus competent que moi comme expert comptable… Le lendemain, nous sommes allés visiter le camp de Kilikoro, qui accueille à peu près 5000 réfugiés libériens. Le choc !
On est arrive au camp après encore 2 heures de routes sur une piste cahoteuse… mon pauvre dos… Les gens du camp de Kilikoro (près de Kountaya) sont la depuis 2001 et y sont bien installes. Le camp ressemble plus a un village qu’a un camp de refugiees : des maisons en banco, des petits commerces (cigarettes, cassettes de musique, extensions de cheveux…) Ce qui rappelle qu’il s’agit d’un camp de refugiees, c’est que plusieurs maisons sont recouvertes de toiles portant le logo du HCR ou du PAM. Mais les enfants sont joyeux, vibrants, pleins de vie. Pendant la rencontre avec le comité de réfugiés, une ribambelle de gamins s’est attroupée pour voir la toubabou (c’est comme ca qu’ils appellent les blancs au Liberia). Ils sourient, me tendent la main, sans peur. J’étais épuisée, mais ce petit moment m’a redonne l’énergie dont j’avais besoin pour la journée.
On a observe la distribution, fait quelques recommandations. J’ai rencontre seule le même après-midi les responsables du PAM, du HCR et d’ACF pour recueillir leurs commentaires sur nos activités a Kissi. Si un jour on m’avait dit que je rencontrerai des fonctionnaires onusiens dans le cadre de mon travail, je ne l’aurais pas cru. Je jubile encore d’avoir été admise dans la cour des grands !
Bon, voilà pour ma mission. Je suis de retour a Conakry – j’ai retrouve avec plaisir les autres auditeurs… c’est agréable de les retrouver.
L’équipe de mission terrain se composait de notre chauffeur, de mon collegue Burkinabé, du comptable de l’equipe de Conakry et moi-même. Nous avions également avec nous le directeur du bureau de N’Zerekore. Nous sommes partis samedi matin a 8h, pour arriver à 18h a Kissidougou. La route est étonnamment bonne, mais comme la Guinée est un pays de collines, elle tourne et tricote pendant 900 Km… Imaginez la fatigue…
Arrive à Kissi, nous nous sommes installes à l’hôtel. Pas d’eau courante, mais au moins nous avions l’électricité quelques heures par jour. Le lendemain nous sommes repartis sur N’Zerekore, ou nous devions auditer le programme geree une ONG locale nous representant. La route est très mauvaise entre Kissi et Guekedou, mais excellente jusqu'à N’Zerekore. Le paysage est déjà couper le souffle, des collines et des montagnes verdoyantes, des forets luxuriantes. Les animaux sont gras, les vaches, les moutons, les chèvres sont courts sur pattes et rondelets. Les villageois que nous croisons sur la route semblent bien nourris et surtout sont très souriants.
En Guinée, le riz coûte très cher : jusqu'à 150 000 Francs guinéens, ce qui revient à 37$US, plus ou moins. Ca correspond au montant moyen d’un loyer pour une famille de 4 personnes. Ca fait aussi plus que le salaire d’un gardien ou d’une femme de ménage ici. Mais les Guinéens ont d’autres options, comme le manioc qui pousse à foison en Guinée forestière, mais que les gens dédaignent car le riz reste le mets de préférence. Ca explique aussi que le Guinéen moyen se plaint de ne pas manger. En fait, il mange, mais pas du riz !
Lundi nous avons rencontres l’équipe de N’Zerekore. Nous pensions avoir une petite rencontre avec le chef d’antenne, la comptable et les coordinateurs, mais tout le personnel a ete convoque et même la femme de ménage a participe a la rencontre! Nous étions une douzaine de personnes dans cette rencontre. Puis, j’ai pris en main les entretiens préliminaires pendant que mon collegue s’attelait à la vérification comptable. Le lendemain, nous avons poursuivi l’audit dans la matinée, et je suis allée l’après-midi rencontrer les représentants du PAM et du HCR pour obtenir leurs commentaires sur la distribution de vivres effectuée dans les camps de réfugies (ils sont les fournisseurs de données et de vivres, et leurs observations étaient donc primordiale). Finalement, je n’ai pas visite de camp a N’Zere, la distribution ne commençait que le mercredi, et nous devions partir pour Kissi. De toutes façons, en dehors de quelques difficultés fonctionnelles, l’audit n’avait rien revelee d’extraordinaire.
N’Zerekore est une ville qui attire beaucoup d’ONG etc. En plus d’accueillir les réfugiés libériens, les camps de Nonah, Kolah, Kouankan et Laine ont accueillis les réfugiés ivoiriens (vous rappellez-vous les évènements de l’an dernier ?) Par contre, comme les situations politiques respectives au Sierra Leone et au Liberia sont en voie d’amélioration (il y a un processus électoral en branle à Monrovia), les organisations internationales prévoient un retrait progressif du personnel étranger et une réduction substantielle des activités au cours de la prochaine année. La ville en souffrira certainement. Ca veut aussi dire que les ONG devront réviser leur stratégie en Guinée, car pour l’instant la plupart des programmes ici sont lies aux services aux réfugiés. Ils seront obsoletes, une fois les camps de refugies fermes.
Mercredi nous avons repris la route pour Kissi. Arrives sur place a 15h, nous avons tout de suite commence à travaille, selon le même plan qu’a N’Zere : entretiens et verification de caisse pour moi, verifications comptable pour mon collegue . Pour moi, c’est parfait, je préfère voir les gens, et mon collegue est beaucoup plus competent que moi comme expert comptable… Le lendemain, nous sommes allés visiter le camp de Kilikoro, qui accueille à peu près 5000 réfugiés libériens. Le choc !
On est arrive au camp après encore 2 heures de routes sur une piste cahoteuse… mon pauvre dos… Les gens du camp de Kilikoro (près de Kountaya) sont la depuis 2001 et y sont bien installes. Le camp ressemble plus a un village qu’a un camp de refugiees : des maisons en banco, des petits commerces (cigarettes, cassettes de musique, extensions de cheveux…) Ce qui rappelle qu’il s’agit d’un camp de refugiees, c’est que plusieurs maisons sont recouvertes de toiles portant le logo du HCR ou du PAM. Mais les enfants sont joyeux, vibrants, pleins de vie. Pendant la rencontre avec le comité de réfugiés, une ribambelle de gamins s’est attroupée pour voir la toubabou (c’est comme ca qu’ils appellent les blancs au Liberia). Ils sourient, me tendent la main, sans peur. J’étais épuisée, mais ce petit moment m’a redonne l’énergie dont j’avais besoin pour la journée.
On a observe la distribution, fait quelques recommandations. J’ai rencontre seule le même après-midi les responsables du PAM, du HCR et d’ACF pour recueillir leurs commentaires sur nos activités a Kissi. Si un jour on m’avait dit que je rencontrerai des fonctionnaires onusiens dans le cadre de mon travail, je ne l’aurais pas cru. Je jubile encore d’avoir été admise dans la cour des grands !
Bon, voilà pour ma mission. Je suis de retour a Conakry – j’ai retrouve avec plaisir les autres auditeurs… c’est agréable de les retrouver.
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La seule photo qui a survecu...
The only photo which survived...
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I want to be able to tell about Guinea, the two days roadtrip, the potholes renamed nests of dinosaurs (which the driver found quite funny), the green hills, the meter-high grasses along the road....
The field mission team was composed of our driver, C (my Burkinabé colleague), the Conakry team accountant and myself. We also had with us the director of the office of N’Zerekore. We left Saturday morning at 8AM, to arrive in Kissidougou at 6PM. The road is surprisingly good, but as Guinea is a country of hills, it turns and knits during 900 km... Imagine the tiredness...
Arrived in Kissidougou, we settled in the hotel. There was no running water, but at least we had electricity a few hours per day. The following day we set out again on NZerekore, to audit the program managed on our behalf by a local organization. The road is very bad between Kissi and Guekedou, but excellent until NZerekore. The landscape is breath-taking, the hills and the green mountains, the luxurious forest. The animals are fat, the cows, the sheep, the goats are short on legs and chubby. The villagers whom we cross on the road seem well nourished and are smiling. Some wave at us, usually children.
In Guinea, rice is very expensive: up to 150 000 Guinea Francs, which equals 37$US, more or less. It corresponds to the average cost of rent for a family of 4. That makes more then the monthly wages of a guard or a cleaning lady here. But Guineans have other options, such as the manioc which grows in abundance in the forested Guinea, but which people scorn because they prefer rice. This also explains why the average Guinean complains he has not eaten. In fact, he ate, but not rice!
Monday we had the introductory meeting with the NZerekore team. We thought we were having a small meeting with the head of office, the accountant and the coordinators, but the whole staff showed up… even the cleaning lady has participated! We were a dozen of people in this meeting. After that, I took in hand the preliminary talks while the other auditor was harnessed with the numbers. The following day, we continued the audit in the morning, and I went during the afternoon to meet the representatives of WFP and the UNHCR to obtain their comments on the distribution of food carried out in the refugee camps (they respectively are the suppliers of data and food, and their observations were thus of primary importance). Finally, I did not visit a camp in NZerekore, as the distribution began only Wednesday, and we had to leave for Kissidougou.
Zerekore is a city which attracts many international organizations. In addition to accomodating the Liberian refugees, the camps of Nonah, Kolah, Kouankan and Laine also received the Ivorian refugees (remember the events of last year?) On the other hand, like the respective political situations in Sierra Leone and Liberia are in process of improvement (the Leonean civil war ended years ago, and there is an electoral process in swing in Liberia), the international organizations are considering a progressive withdrawal of foreign personnel and a substantial reduction of activities during the next year. The city will certainly suffer from it, because these organizations are an important source of revenue for the area. That means remaining NGOs will have to revise their strategy in Guinea, because for the moment most programs here are services for the refugees – these programs will become obsolete with the closure of the refugee camps.
Wednesday we hit the road for Kissi. We arrived there at 3PM and immediately started work, following the same plan as in NZerekore: interviews and petty cash count for me, accounting verifications for the others. I really enjoy this distribution of duties : I prefer to see people. Anyways, my colleague was so much more qualified then me for the accounting part of the job ! The following day, we went to visit the camp of Kilikoro, which accomodates about 5000 refugees. The shock!
We arrived at the camp after 2 more hours of roads on a jolty track... my poor back... People of the camp of Kilikoro (close to Kountaya) hove been there since 2001 and are well installed. The camp resembles more a village than a camp of refugees: traditional terracotta houses, small trade (cigarettes, cassettes of music, extensions of hair...) The element which reminded me that I was in a refugee camp was that several houses are covered with fabrics carrying the logo of the HCR or WFP. But the children are merry, vibrating, full with life. During the meeting with the committee of refugees, a small troop of kids gathered aroung to see the toubabou (that’s what they call white people in Liberia). They smiled and shook my hand, without fear. I was exhausted, but this small moment gave me the energy I needed for the day.
We observed the distribution, made some recommendations. I had meetings the same afternoon with the people in charge for WFP, the HCR and another private organisation to collect their comments on our activities in Kissi. If one day it had been said to me that I would meet with UN officials twice in the same week, within the framework of my work, I would not have believed it. I’m still revving that I have been allowed to play with the big people !
Well, here is my mission. I am now back in Conakry - I have found back with pleasure my colleagues, the other auditors... it is pleasant to find them back.
The Beaver
Thanks, Bill sailing the world's oceans, for posting on my Guestmap !
My guest map is wonderful ! And you'd all be wonderful to post, all of you lurk mode readers!
Thanks and may the winds of Fate blow your way !
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