La Prière du Vendredi
Hasard amusant, pour la première fois depuis que je suis à Dakar, je sors en pleine rue pendant la prière. Comme les mosquées sont pleines, les gens prient dans la rue, tous regardent en direction de La Mecque et font, dans une synchronisation parfaite, les mouvements rituels. On a vraiment eu l’impression d’être sur une autre planète, c’est formidable comme impression, tous ces gens qui, sans se concerter exécutent les mêmes mouvements, à la même cadence. La rue est pleine, les trottoirs sont pleins, la circulation est arrêtée pendant une bonne demi-heure. A la rigueur, on ne sais même pas où se mettre, tellement il y a de gens.
Les effets secondaires du Ramadan
Le Ramadan suit son court, mon patron devient systématiquement irritable à partir de 17h à cause du jeûne, je suis heureuse de savoir qu’il ne reste que 12 jours…
Les marabouts
Une des choses qui me surprend le plus, c’est de rencontrer des Sénégalais lettrés, éduqués, certains même occidentalisés, qui croient dur comme fer aux histoires de marabouts.
« Marabout, du portugais marabuto, de l’arabe mourabit, « préposé à la garde d’un poste frontière » et par métaphore « ermite, solitaire » ; mystique musulman des zones désertiques du Maghreb qui menait une vie érémitique et contemplative » Jean Girodet. Logos, grand dictionnaire de la langue francaise, 1976, Bordas.
Je pense que malheureusement, mon dictionnaire n’est pas à jour. Il y a en Afrique de l’Ouest des mystiques musulmans, qui se font appeler Marabout, mais qui en réalité ne sont pas comme ceux de mon dictionnaire. Certains ont des « écoles coraniques » où les élèves, loin d’apprendre quoi que ce soit, sont poussés à la mendicité à peine de baston ou de mise dehors pour la nuit. Ceux-la sont en général détestés par les Sénégalais lettrés que je connais. Par contre d’autres ont une clientèle à qui ils vendent leurs services ésotériques, et sont respectés même par les musulmans instruits. Par contre, chez les sénégalais chrétiens, cela reste de l’ordre de la superstition, et est même parfois contemplé avec un certain mépris…
Voici quelques exemples des services disponibles, ci ça vous intéresse, composez le 1-976-MAR-ABOU ….
Ø L’aspirine maraboutique
Une de mes collègues de bureau, que je considère comme intelligente, instruite, voire même occidentalisée jusqu’à un certain point, avait, derrière la tête, un petit sachet attaché. Curieuse, je lui demande :
- Qu’est-ce que c’est ? (Je m’attend à une réponse du style, c’est la mode, ou bien c’est une coutume X sénégalaise).
- Non, j’ai mal à la tête.
- Et alors ?
- Et alors c’est pour le mal de tête.
- Ah, c’est de l’aspirine sénégalaise alors….
- Non, c’est de l’aspirine maraboutique !
- Ah ben tant que ça marche, c’est bon !
Ø L’oreille de Mamadou
Surprise et curieuse de savoir à quelle point la croyance est répandue, je m’informe auprès de Mamadou, que je considère comme un musulman raisonnable. Pour le moment il montre beaucoup d’ouverture, surtout beaucoup de bon sens.
Il me dit que oui, pour les petits bobos c’est bon, mais ça dépend, il y a des marabouts qui sont très efficaces, alors que d’autres le sont moins. Mais que même pour des problèmes plus sérieux, il est possible qu’un marabout soit la solution.
A preuve, un marabout lui a réparé son tympan crevé avec de l’eau et des versets du Coran ! Je reste sceptique, est-ce que quelqu’un a une explication scientifique ?
Ø Les bœufs sauvages de Dieuppeul
Autre histoire de Mamadou : il paraît qu’il y a, à SICAP Dieuppeul, une bande de bœufs en folie. On ignore qui est leur propriétaire, et même s’il est vivant. Toujours est-il que personne d’ose les approcher, puisqu’ils sont maraboutés. Grosso modo, un marabout à lancé un sort au troupeau qui fait que personne n’ose s’en approcher. (Pou ha ha ha…)
Ø Les marabouts crime stoppers
Du coup, je pose la question à Mohammed, mon gardien. Lui, il est depuis très longtemps dans le milieu des expat’, je le trouve même un peu acculturé, je me dit, vraiment, il faudra que je trouve quelqu’un qui est sceptique, et un bon musulman ! Et bien, celui-ci me raconte que une de ses connaissances s’étant fait voler 500.000fCFA (donc à peu près 1100$CDN), un marabout a pu voir dans l’eau d’un calebasse que le voleur allait, avant la nuit, ramener le magot à pu près intact. Et c’est ce qui est arrivé, paraît-il…
J’admet que je reste surprise. Même si j’avais fait l’Afrique avant, que je suis au courant de l’existence de l’animisme et autre croyances, je ne pensais pas rencontrer des gens qui soient si peu sceptiques. Bien sur, je reste respectueuse et ouverte dans ces conversations, mais je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il y a un manque d’esprit critique. En même temps, je trouve un aspect charmant à la présence de ces superstitions, je me sens comme dans le bouquin d’Umberto Eco, le Pendule de Foucault, où l’ésotérisme entre par la petite porte dans la vie des protagonistes. N’ayez pas peur, je n’y crois pas, je ne m’en approcherai même pas. Mais au fond de moi, j’apprécie le fait de vivre un mini choc culturel !
October 22, 2004
J'me sénégalise, parait-il !
Me Diaw m’a dit aujourd’hui que je suis formidable, parce que je suis la première stagiaire au Cabinet qui prend la peine d’apprendre le Woloff ! Il est gentil quand même !
Vie de quartier
Souvent quand j’arrive à la maison, épuisée, je passe à la pharmacie saluer Youssou, je reste un peu à la maison avec les boys (les gardiens). Parfois, quand les gardiens coupent le jeune, ils m’invitent à partager leur repas, c’est très bon, très épicé, un genre de riz au bœuf, ou un tieb.
Un soir sur 2, je fini par filer au cyber ! La bas je rencontre ma « gang » - ce sont les gars du quartier, des étudiants pour la plupart, il y a Youssou – Youffou qui fait son bac en administration, Papicoo qui est le roi des graphistes, Julot, qui a décroché et qui travaille en représentation, et qui est très bien connecté dans le quartier, Coumba, une maîtrisarde en économie, Kader, le futur imam sont la. On passe la soirée à discuter, à déconner, on rigole bien, en français, en anglais, en allemand, en espagnol, en woloff ! Ce soir on a inventé le connerie-mètre, on fait de l’électricité au rire, on passe une excellente soirée.
Aussi, il y a devant chez moi le babyfoot, régulièrement des enfants qui y jouent me crient « Toubab toubab » ! Comme je le faisait au Burkina, je leur réponds « Buniul, Buniul » - et non Nissablassé ! Ils rient, l’un d’eux me demande de jouer avec eux. Un ado me demande de lui payer un voyage au Maroc, je lui explique que pas tous les toubabs n’ont de l’argent, que je n’ai pas le moyen de faire cela.
Cette conception selon laquelle les toubabs sont forcément riches est agaçante à la fin, surtout parce que forcément, éventuellement on pense ne pas être capable d’avoir une relation avec un sénégalais sans se faire demander quelque chose, ce qui n’est pas forcément vrai, ni forcément faux… Heureusement, il y a le petit Mansour, qui lui, a décidé que je ne suis pas Toubab…
Tranquillement, je me sénégalise, c’est pas mauvais, je suis assez prudente pour ne pas oublier de rester qui je suis.
Waxalé
Un samedi en fin d’après-midi je descend à Dakar, en transport en commun (le Diag’ comme on a commencé à l’appeler entre JPI), je débarque au marché Sandaga pour m’acheter des sandales. Je négocie ferme, je paie finalement le tiers du prix demandé ! Je commence à devenir bonne pour faire le waxalé (on prononce wahalé) !
Un lundi, pendant le déjeuner, je vais au marché Sandaga avec Amélie, ma collègue de travail Casamançaise, on s’achète des maillots de bain, séance de Waxalé intense avec les vendeurs. Ils sont un peu sai sai (bandits) quand même, mais on arrive à obtenir nos maillots à un 1/3 du prix exigé. Bien sur, tout ça se termine sur la traditionnelle question, « alors les filles vous êtes mariées ? » Bien, sur, on est mariées, mon mari sénégalais répond au doux nom d’Abdoulaye et exerce la fascinante profession de comptable !
Bruit
Grrrrrrrr ! Je hais les lundis ! Bon, il faut dire que revenir travailler loin du clapotis des vagues et en pleine cambrousse de klaxons, de mendiants, de vendeurs ambulants, vraiment, c’est presque un choc.
Le Dibi
Matinée tranquille, ce midi je suis allée au Resto Sénégalais avec la p’tite gang habituelle, c’est beau, bon, pas cher ! Ce soir je mange dans une dibiterie avec Mamadou Sané, le gentil instituteur syndicaliste avec qui je roule tous les jours maintenant, et Amélie, ma sympathique collègue de bureau… Bon, le dibi (en fait je devrais écrire débit, du verbe débiter) en fait c’est du mouton, souvent avec du foie, grillé à souhait et servi avec moutarde et piment – ouiiih c’est fort, mais c’est bon !
Vie de quartier
Souvent quand j’arrive à la maison, épuisée, je passe à la pharmacie saluer Youssou, je reste un peu à la maison avec les boys (les gardiens). Parfois, quand les gardiens coupent le jeune, ils m’invitent à partager leur repas, c’est très bon, très épicé, un genre de riz au bœuf, ou un tieb.
Un soir sur 2, je fini par filer au cyber ! La bas je rencontre ma « gang » - ce sont les gars du quartier, des étudiants pour la plupart, il y a Youssou – Youffou qui fait son bac en administration, Papicoo qui est le roi des graphistes, Julot, qui a décroché et qui travaille en représentation, et qui est très bien connecté dans le quartier, Coumba, une maîtrisarde en économie, Kader, le futur imam sont la. On passe la soirée à discuter, à déconner, on rigole bien, en français, en anglais, en allemand, en espagnol, en woloff ! Ce soir on a inventé le connerie-mètre, on fait de l’électricité au rire, on passe une excellente soirée.
Aussi, il y a devant chez moi le babyfoot, régulièrement des enfants qui y jouent me crient « Toubab toubab » ! Comme je le faisait au Burkina, je leur réponds « Buniul, Buniul » - et non Nissablassé ! Ils rient, l’un d’eux me demande de jouer avec eux. Un ado me demande de lui payer un voyage au Maroc, je lui explique que pas tous les toubabs n’ont de l’argent, que je n’ai pas le moyen de faire cela.
Cette conception selon laquelle les toubabs sont forcément riches est agaçante à la fin, surtout parce que forcément, éventuellement on pense ne pas être capable d’avoir une relation avec un sénégalais sans se faire demander quelque chose, ce qui n’est pas forcément vrai, ni forcément faux… Heureusement, il y a le petit Mansour, qui lui, a décidé que je ne suis pas Toubab…
Tranquillement, je me sénégalise, c’est pas mauvais, je suis assez prudente pour ne pas oublier de rester qui je suis.
Waxalé
Un samedi en fin d’après-midi je descend à Dakar, en transport en commun (le Diag’ comme on a commencé à l’appeler entre JPI), je débarque au marché Sandaga pour m’acheter des sandales. Je négocie ferme, je paie finalement le tiers du prix demandé ! Je commence à devenir bonne pour faire le waxalé (on prononce wahalé) !
Un lundi, pendant le déjeuner, je vais au marché Sandaga avec Amélie, ma collègue de travail Casamançaise, on s’achète des maillots de bain, séance de Waxalé intense avec les vendeurs. Ils sont un peu sai sai (bandits) quand même, mais on arrive à obtenir nos maillots à un 1/3 du prix exigé. Bien sur, tout ça se termine sur la traditionnelle question, « alors les filles vous êtes mariées ? » Bien, sur, on est mariées, mon mari sénégalais répond au doux nom d’Abdoulaye et exerce la fascinante profession de comptable !
Bruit
Grrrrrrrr ! Je hais les lundis ! Bon, il faut dire que revenir travailler loin du clapotis des vagues et en pleine cambrousse de klaxons, de mendiants, de vendeurs ambulants, vraiment, c’est presque un choc.
Le Dibi
Matinée tranquille, ce midi je suis allée au Resto Sénégalais avec la p’tite gang habituelle, c’est beau, bon, pas cher ! Ce soir je mange dans une dibiterie avec Mamadou Sané, le gentil instituteur syndicaliste avec qui je roule tous les jours maintenant, et Amélie, ma sympathique collègue de bureau… Bon, le dibi (en fait je devrais écrire débit, du verbe débiter) en fait c’est du mouton, souvent avec du foie, grillé à souhait et servi avec moutarde et piment – ouiiih c’est fort, mais c’est bon !
October 21, 2004
Petit topo boulot
Même si je suis très lente, je réussis quand même à produire un peu, comme je travaille 4 dossiers à la fois, c’est amusant, je vais finir les 4 en même temps, on dirait que je commence à être plus à l’aise.
Souvent ma journée de boulot est ordinaire, je rédige, je rédige. Je rencontre mon boss qui semble satisfait du fait que je m’isole pour travailler, il ne semble pas remettre en question mes capacités. Il est patient, même quand je me plante royalement (humilité, humilité, tu es mon credo !!!)
Je continue à travailler, je suis je l’admet, un peu perdue, mais quand même, je persiste.
Par contre, je commence à développer des techniques d’analyse de dossier, je me sens un peu plus en confiance.
Des fois j’ai des journées difficiles au travail, surtout quand le dossier de privatisation revient sur mon bureau. Celui-la, quand je le voit débarquer avec ses 4 pouces d’épaisseur, je frémis ! Enfin, je me débrouille, je prépare l’opinion juridique qu mieux de mes capacités.
Et encore et toujours, je rédige, je rédige, je rédige… Un soir, ma collegue a oublié ses clefs, on doit fermer le bureau, le patron est parti, on reste jusqu’à son retour. Je suis rentrée très tard ce soir là...
Souvent ma journée de boulot est ordinaire, je rédige, je rédige. Je rencontre mon boss qui semble satisfait du fait que je m’isole pour travailler, il ne semble pas remettre en question mes capacités. Il est patient, même quand je me plante royalement (humilité, humilité, tu es mon credo !!!)
Je continue à travailler, je suis je l’admet, un peu perdue, mais quand même, je persiste.
Par contre, je commence à développer des techniques d’analyse de dossier, je me sens un peu plus en confiance.
Des fois j’ai des journées difficiles au travail, surtout quand le dossier de privatisation revient sur mon bureau. Celui-la, quand je le voit débarquer avec ses 4 pouces d’épaisseur, je frémis ! Enfin, je me débrouille, je prépare l’opinion juridique qu mieux de mes capacités.
Et encore et toujours, je rédige, je rédige, je rédige… Un soir, ma collegue a oublié ses clefs, on doit fermer le bureau, le patron est parti, on reste jusqu’à son retour. Je suis rentrée très tard ce soir là...
October 18, 2004
Alimentation
Ce soir je mange dans une dibiterie avec Mamadou, le gentil instituteur syndicaliste avec qui je roule tous les jours maintenant, et Amélie, ma sympathique collègue de bureau… je sais que je prends un risque, mais il faut essayer la bouffe locale quand même ! Je suis par contre un peu inquiète pour l’avenir de mon système digestif ! Résistera-t-il aux matières radioactives que je suis en train d’ingérer ?
Le lendemain, alhamdoulilahi ! mon estomac a résisté a la dibiterie ! Est-du au fait qu’il n’y avait rien a quoi résister, ou au fait que mon corps soit habitué à l’Afrique ? Je ne sais pas…
Au fait, je me suis pesée à la pharmacie, j’ai encore perdu 3 kilos ! Avec les 3 autres de la semaine dernière, je suis rendue à une perte totale d’à peu près 12 livres, et ça commence à paraître.
Le lendemain, alhamdoulilahi ! mon estomac a résisté a la dibiterie ! Est-du au fait qu’il n’y avait rien a quoi résister, ou au fait que mon corps soit habitué à l’Afrique ? Je ne sais pas…
Au fait, je me suis pesée à la pharmacie, j’ai encore perdu 3 kilos ! Avec les 3 autres de la semaine dernière, je suis rendue à une perte totale d’à peu près 12 livres, et ça commence à paraître.
October 17, 2004
Choléra
Non, je n’ai pas le choléra ! Mais bon, à titre d’anecdote, il y a en ce moment une épidémie de choléra à Dakar, particulièrement à la Médina, Grand Dakar, et Guédiawaye. Ça fait déjà 2 semaines que ça dure. Bien sur, tout le monde se lave les mains frénétiquement, il y a beaucoup de sensibilisation. Paraît-il que c’est un phénomène récurrent, qui est contrôlé à chaque année.
Ça fait quand même drôle de se dire, je suis dans un pays où il y a régulièrement des épidémies de choléra : la dernière fois que j’ai entendu parler d’une telle occurrence, c’était dans un bouquin intitulé L’amour au temps du choléra, de Gabriel Garcià Marquez, et l’action se situait au 19ème siècle !
Ne vous inquiétez pas, j’ai toujours mon tube d’antiseptique dans mon sac !
Ça fait quand même drôle de se dire, je suis dans un pays où il y a régulièrement des épidémies de choléra : la dernière fois que j’ai entendu parler d’une telle occurrence, c’était dans un bouquin intitulé L’amour au temps du choléra, de Gabriel Garcià Marquez, et l’action se situait au 19ème siècle !
Ne vous inquiétez pas, j’ai toujours mon tube d’antiseptique dans mon sac !
Coup de soleil
Mouais… heureusement que c’est encore les vacances judiciaires ! Journée difficile, je m’endors un peu au bureau, j’ai le coup de soleil de la mort, mon dos est une seule brûlure… Je suis épuisée, je n’ai pas dormi de la nuit….
Le lendemain est une journée difficile encore, je suis maintenant au stade N° 2 de mon coup de soleil, après le look « homard trop cuit », je suis maintenant affublée du look « grande brûlée », mon corps est couvert de cloques d’eau, je suis une plaie vivante ! Heureusement, Dorothée m’a conseillé un produit pour les brûlures dues à la , la BIAFINE (un nom a retenir pour tous les blancs vivant en Afrique), Amélie, ma collègue casamançaise me beurre à fond, les plaies sont moins douloureuses…
Le troisième jour, je suis au stade N° 3 de mon coup de soleil, je porte maintenant le look « peau de serpent ». Je mue a la grandeur de mon dos, c’est drôle et pathétique, surtout, ça m’gratte !!! Certains sénégalais me demandent si je suis malade, ils sont très surpris de voir mes problèmes de peau.
Deux jours plus tard, malgré le fait que la journée soir tranquille au bureau, ele est ponctuée de séances de grattage de dos à la règle ! Maintenant je pèle comme un serpent en fin de mue, mon dos est complètement rêche, avec la transpiration et le restant de brûlure, c’est vraiment le pied !
Le lendemain est une journée difficile encore, je suis maintenant au stade N° 2 de mon coup de soleil, après le look « homard trop cuit », je suis maintenant affublée du look « grande brûlée », mon corps est couvert de cloques d’eau, je suis une plaie vivante ! Heureusement, Dorothée m’a conseillé un produit pour les brûlures dues à la , la BIAFINE (un nom a retenir pour tous les blancs vivant en Afrique), Amélie, ma collègue casamançaise me beurre à fond, les plaies sont moins douloureuses…
Le troisième jour, je suis au stade N° 3 de mon coup de soleil, je porte maintenant le look « peau de serpent ». Je mue a la grandeur de mon dos, c’est drôle et pathétique, surtout, ça m’gratte !!! Certains sénégalais me demandent si je suis malade, ils sont très surpris de voir mes problèmes de peau.
Deux jours plus tard, malgré le fait que la journée soir tranquille au bureau, ele est ponctuée de séances de grattage de dos à la règle ! Maintenant je pèle comme un serpent en fin de mue, mon dos est complètement rêche, avec la transpiration et le restant de brûlure, c’est vraiment le pied !
October 16, 2004
Week-end du 15-16 octobre
C’est le début du RAMADAN, sortez les parapluies ! Non qu’il pleuve pendant cette période de l’année, mais les musulmans particulièrement croyants poussent le jeûne jusqu’à ne pas garder leur salive…. Je respecte leur choix, mais j’ai du mal à imaginer comment les gens peuvent s’abstenir de boire avec cette chaleur. A la rigueur, il y a un risque de déshydratation, au pire, de pierres aux reins, non ? Enfin, tant qu’on ne me demande pas de le faire, je ne m’en mêle pas.
Vendredi soir, encore une fête. Il y a des gens à cette fête la que je ne connaissais pas, je rencontre encore des nouvelles têtes, plus sympathiques que d’habitude d’ailleurs.
Samedi plage rapidement avec Libby, c’est pas désagréable, à Yoff la vague est puissante et l’eau est bleue, il y a quelque chose de pénétrant dans cet océan. Le soir petite sortie intime avec Sébastien et Anne, on discute, on rigole, on se fait des plans pour la semaine suivante…
Dimanche plage encore, cette fois-ci toute la journée s’il vous plait, avec la très jolie Cyrine, on apprend a se connaître avec beaucoup de plaisir, le soir on mange avec les autres BBQ sympa dans la cour, je suis brûlée par le soleil, je vais bien dormir…
Vendredi soir, encore une fête. Il y a des gens à cette fête la que je ne connaissais pas, je rencontre encore des nouvelles têtes, plus sympathiques que d’habitude d’ailleurs.
Samedi plage rapidement avec Libby, c’est pas désagréable, à Yoff la vague est puissante et l’eau est bleue, il y a quelque chose de pénétrant dans cet océan. Le soir petite sortie intime avec Sébastien et Anne, on discute, on rigole, on se fait des plans pour la semaine suivante…
Dimanche plage encore, cette fois-ci toute la journée s’il vous plait, avec la très jolie Cyrine, on apprend a se connaître avec beaucoup de plaisir, le soir on mange avec les autres BBQ sympa dans la cour, je suis brûlée par le soleil, je vais bien dormir…
October 13, 2004
Quelques petites histoires à propos de la vie à Dakar
· Les transport est un problème urbain réel. Ici les transports en commun sont sous-financés, sous-équipés, et très en dehors des normes de la SAAQ ! Pour sauver un peu d’argent je prend le DiagaNDiaye le matin, j’apprend a faire confiance à la débrouillardise africaine. En même temps, il y a des aspects brouillons, sitôt le début du mois terminé, il faut oublier le DiagaNDiaye, il n’y a plus de circulation, les gens n’ont plus les moyens de se payer de l’essence, alors tout le monde prends les transports en communs qui malheureusement ne sont pas suffisants !
· Les taxis ne sont pas mieux, il y a quelques semaines le taxi dans lequel j’ étais a perdu son capot sur la route. Il s’arrête, le ramasse, l’attache avec un fil de fer et hop ! on repart comme si de rien n’était. Trois minutes plus tard la malle arrière s’ouvre, il n’a pas de rétroviseurs latéraux, il conduit en faisant continuellement son angle mort. Il me dépose et repart, c’est l’Afrique, Graoul comme on dit ici, c’est pas grave…
· A Dakar, je suis une minorité visible, autant en prendre les leçons. Etre blanc ici signifie toujours payer plus cher, toujours négocier le prix, toujours surveiller son sac. La couleur de ma peau m’identifie comme faisant partie du club des riches. Ils ont raison, la plupart des sénégalais vivent avec moins d’un huitième de ma subvention, je suis donc ici relativement fortunée. Je suis sage, je ne veux pas tout brûler, je fait donc particulièrement attention.
· Les taxis ne sont pas mieux, il y a quelques semaines le taxi dans lequel j’ étais a perdu son capot sur la route. Il s’arrête, le ramasse, l’attache avec un fil de fer et hop ! on repart comme si de rien n’était. Trois minutes plus tard la malle arrière s’ouvre, il n’a pas de rétroviseurs latéraux, il conduit en faisant continuellement son angle mort. Il me dépose et repart, c’est l’Afrique, Graoul comme on dit ici, c’est pas grave…
· A Dakar, je suis une minorité visible, autant en prendre les leçons. Etre blanc ici signifie toujours payer plus cher, toujours négocier le prix, toujours surveiller son sac. La couleur de ma peau m’identifie comme faisant partie du club des riches. Ils ont raison, la plupart des sénégalais vivent avec moins d’un huitième de ma subvention, je suis donc ici relativement fortunée. Je suis sage, je ne veux pas tout brûler, je fait donc particulièrement attention.
October 12, 2004
A propos de mon boulot
Le cabinet Ndoye est un cabinet d’avocats axé sur la pratique traditionnelle du droit. Bien que les champs de pratique du cabinet soient diversifiés et touchent au droit matrimonial, aux relations de travail, aux baux de logements et au affaires pénales et criminelles, l’étude de Me Moustafa Ndoye tend à se spécialiser en droit des affaires.
L’Etude Ndoye représente des clients sénégalais mais aussi des intérêts étrangers, particulièrement des français et des québécois.
L’objet de mon stage est d’appliquer l’enseignement théorique dispensé à l’école du Barreau et donc à accomplir pour la première fois le travail d’un avocat (rédaction de contrats et de procédures, étude de dossier, préparation de correspondance, étude du droit sénégalais.)
Il est question que j’aille rencontrer des clients à Bamako avec mon maître de stage, il voudrait même peut-être que j’aille a Paris (ne sautons pas aux conclusions, Inch’Allah comme on dit ici, j’attend d’être dans l’avion pour y croire). Me Ndoye est très exigeant en ce qui concerne la rédaction, et me pousse à préparer des documents très courts axés sur l’aspect pratique visé plutôt que sur la théorie juridique visée. En même temps il est très gentil avec moi.
Je n’avais jamais eu l’occasion de faire du droit comparé à l’université, mais au cabinet une partie importante de mon temps pendant les premières semaines est consacrée à l’étude du droit sénégalais.
La façon que j’ai trouvée en fait de me préparer efficacement est d’étudier le droit sénégalais comme si je devais l’enseigner à un confrère du Québec, avec toutes les différences terminologiques que cela comporte. Comme personne n’a vraiment le temps de m’enseigner la théorie au bureau, je dois me l’enseigner moi-même, avec les livres disponibles.
En droit civil, la plupart des notions se recoupent, il y a quand même de subtiles différences juridiques auxquelles je dois faire attention, je ne peux pas d’office appliquer le droit civil québécois sans avoir fait de vérification. En droit corporatif et en procédure, je me sens comme un nouveau né, je n’ai aucune idée du droit applicable en la matière, il me faut tout désapprendre pour tout réapprendre. La terminologie est très différente, et je ne sais même pas quelle est la structure du droit applicable…
Le premier dossier que me confie mon maître de stage est un dossier de privatisation (d’ailleurs très publicisé au Sénégal), il s’agit de cessions d’actions, je ne comprend rien ni à ce qu’il me dit ni au dossier. Les procureurs canadiens de notre client (canadien également) ont l’air aussi perdu que moi. Et pour cause, le concept de capital autorisé non-émis n’existe pas dans l’acte Uniforme de l’OHADA, et personne donc ne comprend pourquoi il est si pertinent de céder des actions déjà émises plutôt que d’émettre de nouvelles actions. C’est tout bête mais d’être en mesure de faire le pont entre mon maître de stage sénégalais et mes interlocuteurs de Montréal, et en fait d’avoir été capable de participer à la résolution d’un problème de communication d’ordre culturel me semble être une belle réussite.
L’Etude Ndoye représente des clients sénégalais mais aussi des intérêts étrangers, particulièrement des français et des québécois.
L’objet de mon stage est d’appliquer l’enseignement théorique dispensé à l’école du Barreau et donc à accomplir pour la première fois le travail d’un avocat (rédaction de contrats et de procédures, étude de dossier, préparation de correspondance, étude du droit sénégalais.)
Il est question que j’aille rencontrer des clients à Bamako avec mon maître de stage, il voudrait même peut-être que j’aille a Paris (ne sautons pas aux conclusions, Inch’Allah comme on dit ici, j’attend d’être dans l’avion pour y croire). Me Ndoye est très exigeant en ce qui concerne la rédaction, et me pousse à préparer des documents très courts axés sur l’aspect pratique visé plutôt que sur la théorie juridique visée. En même temps il est très gentil avec moi.
Je n’avais jamais eu l’occasion de faire du droit comparé à l’université, mais au cabinet une partie importante de mon temps pendant les premières semaines est consacrée à l’étude du droit sénégalais.
La façon que j’ai trouvée en fait de me préparer efficacement est d’étudier le droit sénégalais comme si je devais l’enseigner à un confrère du Québec, avec toutes les différences terminologiques que cela comporte. Comme personne n’a vraiment le temps de m’enseigner la théorie au bureau, je dois me l’enseigner moi-même, avec les livres disponibles.
En droit civil, la plupart des notions se recoupent, il y a quand même de subtiles différences juridiques auxquelles je dois faire attention, je ne peux pas d’office appliquer le droit civil québécois sans avoir fait de vérification. En droit corporatif et en procédure, je me sens comme un nouveau né, je n’ai aucune idée du droit applicable en la matière, il me faut tout désapprendre pour tout réapprendre. La terminologie est très différente, et je ne sais même pas quelle est la structure du droit applicable…
Le premier dossier que me confie mon maître de stage est un dossier de privatisation (d’ailleurs très publicisé au Sénégal), il s’agit de cessions d’actions, je ne comprend rien ni à ce qu’il me dit ni au dossier. Les procureurs canadiens de notre client (canadien également) ont l’air aussi perdu que moi. Et pour cause, le concept de capital autorisé non-émis n’existe pas dans l’acte Uniforme de l’OHADA, et personne donc ne comprend pourquoi il est si pertinent de céder des actions déjà émises plutôt que d’émettre de nouvelles actions. C’est tout bête mais d’être en mesure de faire le pont entre mon maître de stage sénégalais et mes interlocuteurs de Montréal, et en fait d’avoir été capable de participer à la résolution d’un problème de communication d’ordre culturel me semble être une belle réussite.
October 11, 2004
Ma vie quotidienne
Sur le plan personnel, j’apprend à composer avec la solitude, surtout avec le fait de ne pas avoir de points de référence. La personne chez qui j’habite a des valeurs très différentes des miennes, en fait je me sens plus africaine que lui, et pourtant c’est moi qui a été déconnectée de l’Afrique pendant les douze dernières années. Nous vivons comme deux étrangers sous le même toit, j’apprend donc à être totalement autonome, je me fait mon propre réseau, sans compter sur mon hôte pour mon intégration au milieu.
Je découvre ce que l’on vit quand on est seul à l’étranger, sans sa famille et ses amis, la difficulté de faire confiance, surtout la perte de tous les repères habituels. Pour pallier à ce manque, je rencontre un autre JPI à Dakar, nous formons un pacte tacite d’entraide, nous nous faisons mutuellement confiance par nécessité, sans pour autant dépendre l’un de l’autre, simplement c’est bon de pouvoir se confier à quelqu’un.
Je ne souffre pas trop de la solitude, je me trouve des réseaux de référence, avec des Sénégalais, mais aussi des Canadiens, des Français, des Espagnols, des Anglais, des Américains, des Algériens, des Camerounais. En blague, je me dis que Dakar est une véritable ONU !
Je découvre ce que l’on vit quand on est seul à l’étranger, sans sa famille et ses amis, la difficulté de faire confiance, surtout la perte de tous les repères habituels. Pour pallier à ce manque, je rencontre un autre JPI à Dakar, nous formons un pacte tacite d’entraide, nous nous faisons mutuellement confiance par nécessité, sans pour autant dépendre l’un de l’autre, simplement c’est bon de pouvoir se confier à quelqu’un.
Je ne souffre pas trop de la solitude, je me trouve des réseaux de référence, avec des Sénégalais, mais aussi des Canadiens, des Français, des Espagnols, des Anglais, des Américains, des Algériens, des Camerounais. En blague, je me dis que Dakar est une véritable ONU !
October 09, 2004
Weekend du 8 – 9 octobre
Samedi je suis allée à une fête organisée par les enseignants du Lycée Mermoz. C’est une fête à scène ouverte, c’est à dire qu’il y a une scène et qui veut y aller y va. Je suis un peu timide, pas la première fois, la prochaine peut-être… La fête se donne dans une maison privée, à Yoff Diamalaye, au nord de Dakar, un peu loin du centre. Nous sommes tous sur la terrasse, on peut voir et sentir la mer et le vent qui nous couvre de sable, c’est parfait comme ça, malgré la petite poussière qui colle aux poumons.
Dimanche je suis allée pour la première fois depuis mon arrivé à la plage, sur une ile au large de Dakar appelée NGOR. Seigneur que c’est beau la mer ! L’eau est bonne, la vague est douce, surtout le paysage est magnifique, un ami me confirme que ça ressemble vaguement à la Casbah. Dakar est une ville pleine de contrastes, et tellement belle….
Dimanche je suis allée pour la première fois depuis mon arrivé à la plage, sur une ile au large de Dakar appelée NGOR. Seigneur que c’est beau la mer ! L’eau est bonne, la vague est douce, surtout le paysage est magnifique, un ami me confirme que ça ressemble vaguement à la Casbah. Dakar est une ville pleine de contrastes, et tellement belle….
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