October 22, 2004

J'me sénégalise, parait-il !

Me Diaw m’a dit aujourd’hui que je suis formidable, parce que je suis la première stagiaire au Cabinet qui prend la peine d’apprendre le Woloff ! Il est gentil quand même !


Vie de quartier

Souvent quand j’arrive à la maison, épuisée, je passe à la pharmacie saluer Youssou, je reste un peu à la maison avec les boys (les gardiens). Parfois, quand les gardiens coupent le jeune, ils m’invitent à partager leur repas, c’est très bon, très épicé, un genre de riz au bœuf, ou un tieb.
Un soir sur 2, je fini par filer au cyber ! La bas je rencontre ma « gang » - ce sont les gars du quartier, des étudiants pour la plupart, il y a Youssou – Youffou qui fait son bac en administration, Papicoo qui est le roi des graphistes, Julot, qui a décroché et qui travaille en représentation, et qui est très bien connecté dans le quartier, Coumba, une maîtrisarde en économie, Kader, le futur imam sont la. On passe la soirée à discuter, à déconner, on rigole bien, en français, en anglais, en allemand, en espagnol, en woloff ! Ce soir on a inventé le connerie-mètre, on fait de l’électricité au rire, on passe une excellente soirée.

Aussi, il y a devant chez moi le babyfoot, régulièrement des enfants qui y jouent me crient « Toubab toubab » ! Comme je le faisait au Burkina, je leur réponds « Buniul, Buniul » - et non Nissablassé ! Ils rient, l’un d’eux me demande de jouer avec eux. Un ado me demande de lui payer un voyage au Maroc, je lui explique que pas tous les toubabs n’ont de l’argent, que je n’ai pas le moyen de faire cela.

Cette conception selon laquelle les toubabs sont forcément riches est agaçante à la fin, surtout parce que forcément, éventuellement on pense ne pas être capable d’avoir une relation avec un sénégalais sans se faire demander quelque chose, ce qui n’est pas forcément vrai, ni forcément faux… Heureusement, il y a le petit Mansour, qui lui, a décidé que je ne suis pas Toubab…

Tranquillement, je me sénégalise, c’est pas mauvais, je suis assez prudente pour ne pas oublier de rester qui je suis.


Waxalé

Un samedi en fin d’après-midi je descend à Dakar, en transport en commun (le Diag’ comme on a commencé à l’appeler entre JPI), je débarque au marché Sandaga pour m’acheter des sandales. Je négocie ferme, je paie finalement le tiers du prix demandé ! Je commence à devenir bonne pour faire le waxalé (on prononce wahalé) !

Un lundi, pendant le déjeuner, je vais au marché Sandaga avec Amélie, ma collègue de travail Casamançaise, on s’achète des maillots de bain, séance de Waxalé intense avec les vendeurs. Ils sont un peu sai sai (bandits) quand même, mais on arrive à obtenir nos maillots à un 1/3 du prix exigé. Bien sur, tout ça se termine sur la traditionnelle question, « alors les filles vous êtes mariées ? » Bien, sur, on est mariées, mon mari sénégalais répond au doux nom d’Abdoulaye et exerce la fascinante profession de comptable !


Bruit

Grrrrrrrr ! Je hais les lundis ! Bon, il faut dire que revenir travailler loin du clapotis des vagues et en pleine cambrousse de klaxons, de mendiants, de vendeurs ambulants, vraiment, c’est presque un choc.

Le Dibi

Matinée tranquille, ce midi je suis allée au Resto Sénégalais avec la p’tite gang habituelle, c’est beau, bon, pas cher ! Ce soir je mange dans une dibiterie avec Mamadou Sané, le gentil instituteur syndicaliste avec qui je roule tous les jours maintenant, et Amélie, ma sympathique collègue de bureau… Bon, le dibi (en fait je devrais écrire débit, du verbe débiter) en fait c’est du mouton, souvent avec du foie, grillé à souhait et servi avec moutarde et piment – ouiiih c’est fort, mais c’est bon !

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