Le cabinet Ndoye est un cabinet d’avocats axé sur la pratique traditionnelle du droit. Bien que les champs de pratique du cabinet soient diversifiés et touchent au droit matrimonial, aux relations de travail, aux baux de logements et au affaires pénales et criminelles, l’étude de Me Moustafa Ndoye tend à se spécialiser en droit des affaires.
L’Etude Ndoye représente des clients sénégalais mais aussi des intérêts étrangers, particulièrement des français et des québécois.
L’objet de mon stage est d’appliquer l’enseignement théorique dispensé à l’école du Barreau et donc à accomplir pour la première fois le travail d’un avocat (rédaction de contrats et de procédures, étude de dossier, préparation de correspondance, étude du droit sénégalais.)
Il est question que j’aille rencontrer des clients à Bamako avec mon maître de stage, il voudrait même peut-être que j’aille a Paris (ne sautons pas aux conclusions, Inch’Allah comme on dit ici, j’attend d’être dans l’avion pour y croire). Me Ndoye est très exigeant en ce qui concerne la rédaction, et me pousse à préparer des documents très courts axés sur l’aspect pratique visé plutôt que sur la théorie juridique visée. En même temps il est très gentil avec moi.
Je n’avais jamais eu l’occasion de faire du droit comparé à l’université, mais au cabinet une partie importante de mon temps pendant les premières semaines est consacrée à l’étude du droit sénégalais.
La façon que j’ai trouvée en fait de me préparer efficacement est d’étudier le droit sénégalais comme si je devais l’enseigner à un confrère du Québec, avec toutes les différences terminologiques que cela comporte. Comme personne n’a vraiment le temps de m’enseigner la théorie au bureau, je dois me l’enseigner moi-même, avec les livres disponibles.
En droit civil, la plupart des notions se recoupent, il y a quand même de subtiles différences juridiques auxquelles je dois faire attention, je ne peux pas d’office appliquer le droit civil québécois sans avoir fait de vérification. En droit corporatif et en procédure, je me sens comme un nouveau né, je n’ai aucune idée du droit applicable en la matière, il me faut tout désapprendre pour tout réapprendre. La terminologie est très différente, et je ne sais même pas quelle est la structure du droit applicable…
Le premier dossier que me confie mon maître de stage est un dossier de privatisation (d’ailleurs très publicisé au Sénégal), il s’agit de cessions d’actions, je ne comprend rien ni à ce qu’il me dit ni au dossier. Les procureurs canadiens de notre client (canadien également) ont l’air aussi perdu que moi. Et pour cause, le concept de capital autorisé non-émis n’existe pas dans l’acte Uniforme de l’OHADA, et personne donc ne comprend pourquoi il est si pertinent de céder des actions déjà émises plutôt que d’émettre de nouvelles actions. C’est tout bête mais d’être en mesure de faire le pont entre mon maître de stage sénégalais et mes interlocuteurs de Montréal, et en fait d’avoir été capable de participer à la résolution d’un problème de communication d’ordre culturel me semble être une belle réussite.
October 12, 2004
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