March 11, 2005

La fin d'une époque

Une des réalités difficiles de la vie d'expatrié, c'est que les relations, si bonnes et si intenses soient-elles, sont limitées dans le temps, soit par notre propre départ, soit par le départ des autres. Ca faisait lontemps qu'on se connaissait : 5 mois ! Et mon ami No. 1 est parti hier soir. Au Québec, 5 mois, c'est rien, on connait à peine la personne. A Dakar, 5 mois, c'est une éternité.

Cette distortion dans la perception temporelle tient au fait que nous sommes, en tant qu'étrangers, isolés de nos familles, de nos amis. Du coup, les amis à l'étranger deviennent notre famille temporaire, et si on ne vit pas ensemble, il y a un contact quasi quotidien en personne, par telephone, par courriel, par SMS. Quand on ne se voit pas pendant une semaine, ca fait longtemps qu'on ne s'est pas vu.


Comme si c'était un désastre sanitaire, la première victime de l'épidémie de retour aigu est tombée hier, et les symptomes du mal couvent chez l'amie No. 2 depuis déjà longtemps. Ses jours sont comptés. Les miens aussi. D'autres suivront.


Ce qui est triste, dans tout ça, c'est que cette époque est définitivement terminée, puisque les chances que tous les gens qui ont constitué le décor de l'histoire soient réunis à nouveau sont minces. Je vais m'ennuyer des virées en dehors de la ville avec les copains, des movies nights et les lunchs impromptus, des sorties organisées à coup de courriel.

Le Sénégal, lui, a un caractère plus permanent, Dieu merci !

Dans l'ordre et le désordre, je vais m'ennuyer de :

  1. La corniche le matin, avec sa vue sur la mer, les rouleaux, l'odeur marine, les bébés palmiers ;
  2. Les petits vendeurs dans la rue, ceux qui me connaissent et me saluent, mon cordonnier, mes vendeurs de fruit, de carte téléphonique, de cigarettes, de café, de beignets... ;
  3. Les jeunes affectés de poliomélytes Place de l'Indépendance, qui sourient toujours, ne demandent jamais l'aumone. Ils sont, pour moi, un modèle de courage ;
    Le thé sénégalais, avec les amis de Liberté VI et de Yoff, les conversations sur tout et sur rien ;
  4. Ma petite marche de retour a la maison et les bonjours au personnel du Good Rade, au marchand de fruit, au gars de la pharmacie, aux gardiens ;
  5. Mes scéances d'épicerie en Woloff à la petite boutique du coin ;
  6. Les taquineries de mes collègues de travail, particulièrement B et A !!! ;
    Les montées de lait de mon avocate préférée, à mourir de rire ;
  7. Les histoires rigolotes de ma voisine de bureau ;
  8. Les vêtements extravagants et magnifiques des Sénégalaises ;
  9. Les gars du cyber !

Même si je suis contente de rentrer, aujourd'hui, je rends hommage au Sénégal et aux Sénégalais. J'aime ce pays !

2 comments:

Anonymous said...

Bonjour Marie, J'ai vu hier que Corneille a fais un spectacle à Dakar. Étais tu dans la foule ?? J'ai lu ton journal et je vois que finalement le départ te pèse mais je sais aussi que ton copain est venu te visité. Heureuse retrouvailles j,en suis sur. je vais t'écire un meil pour plus de nouvelles. Tout ce que je peux te dire c'est que ça l'a enfin commencer à fondre et que la grève étudiante bat toujours son plein.
Delphine

Beaver said...

well well... la vie a montreal a pas changé trop trop apparemment...

Oui Corneille était la ! y etait ben bo ! (voir le post plus tard)